je vous avais parlé d'une suite que j'avais commencé après la lecture du livre. maintenant je l'ai terminé , j' ai un peu remanié la premiere version du depart, je fais quelques references au livre , celles qui ont lu le livre comprendront mieux .
n'hesitez pas à me faire des remarques et des suggestions . peut etre continurai-je d'autres chapitres si je ne pars en mission rapidement
Chapitre 1
La fin de la traversée vers Brest ne fut que fous rires et baisers.
A l’arrivée au port, ils montèrent rapidement dans le véhicule de police qui les attendait.
Lucas se rendit directement chez le procureur afin de lui rendre ses conclusions. Le procureur paraissait plus affecté par les retombées possibles du scandale lié aux Kersaint que par la mort de son ‘’ami’’.
Pendant ce temps, Marie fit le tour de la SRPJ pour saluer ses collègues ; Caradec ne put s’empêcher de lui demander si elle revenait définitivement, Marie lui répondit par un sourire lumineux et une moue évasive…
Son portable vibra, c’était Lucas :
- Ça y est, j’en ai fini de mes obligations officielles, je sors du bureau du proc. Qu’est- ce que tu fais ?
- Ben.. Heu… je te rejoins.
- OK, on se retrouve sur le parking de la SRPJ
Un bip de double appel se fit entendre sur le portable de Lucas, la gendarmerie de Ty Kern lui signalait que le dernier menhir avait saigné ce matin…
L’info le rendit perplexe, qu’est ce que c’est encore que cette histoire ?
Y’aurait-il encore un autre complice sur l’île ?
Ou alors Ryan n’aurait pas disparu dans les flots ?
Qui aurait intérêt à continuer la supercherie ?
Lucas en informa Marie :
- tu crois qu’il a pu sortir indemne de son saut.. ?
- l’avenir nous le dira, allez, on file chez toi.
Ils posèrent les sacs en vrac dans l’entrée.
Lucas constata avec plaisir que la photo du Surcouf avait disparu, Marie avait du le faire lors de sa dernière venue à Brest quelques jours auparavant.
- viens vite par-là, que l’on mette en route un petit Fersen ! dit Lucas en l’enlaçant
- T’as vraiment des progrès à faire en ce qui concerne les enfants !! Il y a au moins une condition qui n’est pas validée ! Je prends encore la pilule dit-elle en éclatant de rire devant son air ahuri.
Lucas ne se laissa pas démonter
- ce n'est pas grave, on va s’entraîner !
Marie l’entraîna vers la mezzanine où ils tombèrent enlacés sur le lit.
Ils reposaient maintenant face au soleil couchant qui inondait la grande baie vitrée de l’appartement.
- t’as vraiment une vision hors du commun pour arriver à voir ton île d’ici ! dit Lucas pour taquiner Marie
- Faim, soif ? dit Marie en lui ébouriffant les cheveux
- Tu éludes le sujet ? ! Oui j’ai soif et j’ai faim !
Le frigo était vide et le contenu des placards n’était guère réjouissant
Lucas ferma d’autorité les placards et lui dit :
- allez je t’invite, emmène-moi dans ton bistrot préfère.
Ils n’avaient toujours pas aborder leur avenir, et cela mettait Lucas mal à l’aise, son esprit cartésien lui disait que cela devait être établi avant qu’il ne rentre à Paris demain.
Décidément, tous les bistrots avaient des décors liés à la mer ou à la voile ; il choisit une table assez isolée d’où on voyait moins ses fichus tableaux de voiliers, il voulait éviter que la mer, la voile et Brehat en particulier ne s’immiscent dans leur conversation.
Lucas ne savait pas comment s’y prendre pour inciter Marie à venir à Paris avec lui, avec son fichu caractère de bretonne, il pouvait s’attendre à tout !
L’expérience lui avait appris que l’idée devait venir d’elle. Comment l’y amener ? Tout le problème était là.
Marie, intriguée par son mutisme et son air perplexe, le fixa
- Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu as appris autre chose et tu me le caches ?
Lucas détourna les yeux et réprima un sourire en coin, il s’éclaircit la voix, ne sachant par où commencer.
- Bon, on se jette à l’eau.. ?
Marie lui répondit par une boutade
- Bof, j’en ai assez des bains de mer… et l’eau du port ne m’attire pas du tout…
Ca n’allait pas être simple si elle commençait comme ça, Lucas vrilla son regard dans le sien et lui prit la main.
- Tu sais très bien que je ne te propose pas un bain de minuit ! Tu as une idée pour nous, je nous imagine mal à 600 km l’un de l’autre, même pour un court laps de temps.
Je n’ai pas envie de passer mon temps dans les trains à faire des aller-retour, je veux vivre avec toi dès maintenant, et élever nos enfants ensemble.
Décidément cet homme la surprendrait toujours, elle voulait vivre avec lui, mais n’avait pas fait de projets d’avenir aussi avancés.
- Tu ne veux pas venir travailler ici, risqua Marie tout en sachant l’absurdité de sa reponse
- Travailler ensemble à la SRPJ ne me parait pas une bonne solution, les couples ne tiennent pas longtemps en général.
- C’est vrai admit Marie, mais je n’ai pas envie de me retrouver dans une PJ de banlieue, j’en ai soupé au début de ma carrière et je ne veux pas recommencer.
- A Paris, il existe des services de renseignements, d’investigations au près des autres services : justice, finances et autre. Ça te déplairait ?
- Je n’y ai jamais pensé, j’ai toujours voulu être sur le terrain, il faudrait voir de quoi il s’agit.
- Je connais bien la DRH du ministère, je peux lui demander quelles sont les vacances de poste.
- Ah oui, tu la connais bien ? lui dit-elle d’un air suspicieux
Le visage de Lucas se fendit d’un sourire.
- On a usé les bancs de la fac de droit ensemble, c’était les années 80. Depuis elle s’est mariée et a 5 enfants, t’es rassurée sur l’état de mes relations avec elle ? dit-il d’un air moqueur.
Marie lui fit une grimace :
- Ca nous servira à quoi que je sois à Paris si tu es toujours parti en enquête à droite et à gauche, je n’ai pas envie d’être seule dans une ville où je ne connais personne.
Elle le poussait vraiment dans ses derniers retranchements.
- c’est vrai, ça doit faire 5 à 6 semaines que je n’ai pas mis les pieds chez moi ; mais personne ne m’y attend.
Depuis plus de 10 ans, je fonctionne comme çà, je peux très bien reconsidérer ma façon de travailler, déléguer des enquêteurs et superviser le tout depuis mon bureau ; voire même de changer d’affectation.
- Mais je ne te demande pas de tout chambouler pour moi, je ne veux tout simplement pas me retrouver dans une situation que je vivrai mal, bien que vivant avec toi.
- Je sais ce que je veux, Marie, c’est être avec toi et fonder une famille ensemble et pour çà je suis prêt à tout.
Eh! Bien, il avait l’air accroché à cette idée d’enfants, de famille.
Certes, elle y avait pensé avec Christian, c’était plus un projet qu’un fait réel.
Là, elle trouvait cette idée un peu trop présente, des enfants elle en voulait c’est sur, mais pas si vite.
Malgré tout elle sourit à Lucas, plus pour ne pas le blesser que par acquiescement à sa proposition.
- moi aussi je veux vivre avec toi, l’idée de se séparer demain m’angoisse ; je ne sais pas ce qui va se passer avec ma hiérarchie vu que j’ai suspendu ma mise en disponibilité.
- tu peux demander un poste à Paris, et conserver ta mise en dispo.
Le serveur tournait autour de leur table, ils étaient les derniers clients ; Lucas demanda la note.
Marie lui prit la main en se levant de table et la serra fort.
- Appelle ta DRH dès que possible, lui dit Marie en le regardant dans les yeux.
Lucas hocha la tête en essayant de ne pas avoir un air trop victorieux. Il avait réussi à l’amener là où il voulait.
Chapitre 2
La nuit fut courte et le réveil difficile.
Au moment de franchir la porte, Lucas prit Marie dans ses bras et plongea son regard dans le sien ; la gorge nouée il n’arrivait pas à dire un mot.
De toute façon, Marie lisait dans ses yeux comme dans un livre, les larmes lui montèrent aux yeux, elle tenta de sourire.
Lucas essuya doucement une larme naissante, lui prit la main et y déposa un baiser.
- viens vite...
Marie arriva assez tôt à la SRPJ et demanda un entretien au chef de service afin de savoir ce qu’il advenait de sa mise en disponibilité.
- alors tu sais ce que tu veux, maintenant lui dit-il assez abruptement.
Marie fut un peu surprise de l’accueil, certes elle était passée au-dessus de lui pour pouvoir enquêter à Ty kern, elle décida d’adopter un profil bas.
- je voudrais savoir ce qu’il en ait de ma mise en disponibilité et faire une demande de mutation à paris.
- ouais fit-il d’un air goguenard, les bruits de couloir se vérifient, eh bien je n’avais pas de raison de t’empêcher de suivre ton marin, je n’en vois pas plus pour que tu rejoignes un flic !
Ah non ! Il n’allait s’y mettre lui aussi. Déjà Marie n’avait pas apprécié la réaction de sa copine Véro quand elle l’avait mise au courant pour Christian et Lucas, mais là, lui se mêlait de ce qui ne le regardait pas.
Ne voulant pas mettre se le mettre à dos, elle serra les poings et esquissa un vague sourire.
- allez je vais voir ce que je peux faire, afin que tu le rejoignes au plus vite, passe prendre les papiers de mutation chez la secrétaire et bonne chance !
De retour dans le bureau, elle feuilleta quelques dossiers en cours.
Franck Caradec arriva :
- tu as l’air perdu au milieu de tout çà, tu veux que je te fasse un topo après le déjeuner ?
Franck était toujours aussi gentil, elle accepta d’un sourire.
Des vols avec effraction, des délits de fuite lors d’accidents de voiture et autres plaintes lui changèrent les idées.
Son portable sonna.
Un numéro inconnu s’afficha.
La voix de Luas résonna à son oreille
- coucou, c’est moi je viens d’arriver à mon bureau
elle s’excusa auprès de Franck et s’éloigna de quelques pas
- Ca fait du bien de t’entendre, tu me manques…dit marie dans un souffle
- J’avais besoin de t’entendre moi aussi
- J’ai du mal à associer deux idées, je n’arrive à me concentrer, je pense à toi …
j’ai parlé à mon patron, normalement ma dispo va être remise en route, en attendant que cela soit officiel je continue ici et j’ai aussi récupéré les papiers pour muter…
- Génial, tu vas pouvoir venir me rejoindre très vite, commence à faire tes sacs.
- T’emballes pas, si j’ai une rep…..
Une cavalcade de pas et des voix pressées se firent entendre dans le couloir, la porte s’ouvrit d’un coup :
- Marie, il y a du grabuge au centre Atlantis, tu veux venir ?
- oui, j’arrive
- je dois raccrocher Lucas
- Fais attention à toi.
Dépité devant la paperasse accumulée sur son bureau, Lucas se rendit chez le coordinateur de la BC, il lui remit son rapport sur Ty Kern et lui annonça qu’il désirait changer son mode de fonctionnement et si cela s’avérait impossible, il était prêt à changer de poste.
Roger Badinter (sic) le fixa et sourit :
- Je m’en voudrai de perdre un élément tel que toi, le service aurait trop à y perdre. Tu te décides enfin à te poser, c’est sûrement mieux pour ton équilibre ; en fait, je crois que l’on va pouvoir s’arranger tous les deux.
Voilà tu sais que Bourdin, a fait une attaque cérébrale il y a deux mois, il ne se remet pas comme prévu et, de toi à moi, il ne reprendra pas du service.
Je te propose son poste, tu es le plus ancien au DCR, au départ tu seras mis sur son remplacement et d’ici à quelques mois promu commissaire et titulaire du poste.
- Il chapeautait d’autres choses, non ?
- oui, il avait le DCR et les affaires classées pour la région
- Je suis navré d’apprendre que son état de santé ne se sera pas amélioré, mais bon j’accepte la proposition et j’apprécie que tu aies pensé à moi pour prendre sa suite.
- Tu écopes aussi des cours à l’école de police, conférences et colloques divers….
- Ah !
Cela n’enchantait pas lucas mais il n’allait pas faire la fine bouche.
- Je suppose que la raison de ce changement a un prénom….
Lucas sourit en se voyant démasqué
- Marie et elle est flic aussi..
Chapitre 3
Deux gamins d’une douzaine d’années avaient chapardé des’’ game boy’’ dans la grande surface, d’autres avaient fait diversion en renversant des gondoles et insultant des passants ; les 2 autres en avaient profité pour sauter par-dessus les caisses.
Le service de sécurité fut rapidement débordé et le 17 appelé en renfort.
Marie et un collègue en tenue étaient lancés dans une course poursuite avec ces petits voleurs à la sauvette. Les boots à talon de Marie n’étaient pas ce qu’on faisait de mieux pour courir, les gamins les entraînaient dans des coursives peu avenantes, ils avaient l’air de connaître parfaitement ce dédale d’allées, elle réussit quand même à en chopé un par le blouson, ils roulèrent à terre, le jeune se dégagea par une prise de judo ; mais fut plaqué par le collegue en tenue. Marie se tapa lourdement l’épaule et la joue sur un banc, elle resta un peu sonnée ; l’autre môme etait parti sans demander son reste.
Elle se releva péniblement au moment où des collègues arrivaient.
- Ça va lieutenant ?
- bof, le deuxième s’est tiré…
- Oh! On le connaît, il habite la cité, on va le cueillir la-bas. On a eu les autres, on embarque tout ce petit monde au poste.
- de toute façon, ils seront de retour chez eux avant ce soir, soupira Marie
Elle participa tant bien que mal aux interrogatoires et dépositions ; sa joue lui cuisait et elle bougeait difficilement l’épaule, la reprise à la PJ se faisait dans la douleur. Le commissaire arriva sur ses entrefaites pour superviser la mise en examen d’un mineur récidiviste.
- Eh ben Kermeur, heureusement pour toi ta mise en dispo sera effective vendredi, ça m’aurait ennuyé de t’envoyer à paris en pièces détachées !
Marie sourit à la nouvelle et ne releva pas le sarcasme.
Elle rentra chez elle en espérant avoir Lucas au téléphone rapidement.
En fin d’après midi Lucas appela Brigitte Convers, la DRH.
- Bonjour, c’est Lucas, je peux passer te voir demain ?
- C’est toujours un plaisir de te voir, passe donc maintenant, j’en ai par-dessus la tête de mes dossiers, tu me changeras les idées !
En le voyant entrer dans son bureau un paquet à la main, elle éclata de rire :
- toi, tu as quelque chose à me demander
- pas du tout, j’avais un petit creux et vu l’heure j’ai pensé que…
- Menteur, tu n’as jamais été un fana des sucreries, et en plus tu auras droit à un thé !
Lucas s’avoua vaincu en l’embrassant, lui demanda des nouvelles de toute sa progéniture et après deux trois banalités elle attaqua :
- Alors qu’est-ce qui t’arrives ?
- ce n’est pas pour moi
- Oh ! Mais ça devient intéressant, dis-moi tout !!!
Lucas lui parla de Marie, de l’enquête qui les avait réunis, de son travail à Brest, de sa mise en dispo et surtout des possibilités d’affectation à Paris.
Il ressortit une heure plus tard, certes avec une dose de sucreries pour un certain temps mais certain que le dossier de Marie avancerait vite.
Il rentra chez lui ragaillardi par la tournure que prenait leur projet ; en attendant d’appeler Marie, il décida de ranger le bazar qui régnait ; sa femme de ménage refusant d’y mettre bon ordre.