Ils reposaient maintenant face au soleil couchant qui inondait la grande baie vitrée de l’appartement.
- t’as vraiment une vision hors du commun pour arriver à voir ton île d’ici ! dit lucas pour taquiner marie
- Faim, soif ? dit marie en lui ébouriffant les cheveux
- Tu éludes le sujet ? ! Oui j’ai soif et j’ai faim !
Le frigo était vide et le contenu des placards n’était guère réjouissant
Lucas ferma d’autorité les placards et lui dit :
-allez je t’invite, emmène-moi dans ton bistrot préfère.
Ils n’avaient toujours pas aborder leur avenir, et cela mettait Lucas mal à l’aise, son esprit cartésien lui disait que cela devait être établi avant qu’il ne rentre à Paris demain.
Décidément, tous les bistrots avaient des décors liés à la mer ou à la voile ; il choisit une table assez isolée d’où on voyait moins ses fichus tableaux de voiliers, il voulait éviter que la mer, la voile et Brehat en particulier ne s’immisce dans leur conversation.
Lucas ne savait pas comment s’y prendre pour inciter Marie à venir à Paris avec lui, avec son fichu caractère de bretonne, il pouvait s’attendre à tout ! L’expérience lui avait appris que l’idée devait venir d’elle. Comment l’y amener ? Tout le problème était là.
Marie intriguée par son mutisme et son air perplexe le fixa
- Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu as appris autre chose et tu me le caches ?
Lucas détourna les yeux et réprima un sourire en coin, il s’éclaircit la voix, ne sachant par où commencer
- Bon, on se jette à l’eau.. ?
Marie lui répondit par une boutade
- Bof, j’en ai assez des bains de mer… et l’eau du port ne m’attire pas du tout…
Ca n’allait pas être simple si elle commençait comme ça, Lucas vrilla son regard dans le sien et lui prit la main.
- Tu sais très bien que je ne te propose pas un bain de minuit ! Tu as une idée pour nous, je nous imagine mal à 600 km l’un de l’autre, même pour un court laps de temps. Je n’ai pas envie de passer mon temps dans les trains à faire des aller-retour, je veux vivre avec toi dès maintenant, et élever nos enfants ensemble.
- Tu ne veux pas venir travailler ici, risqua marie tout en sachant l’absurdité de sa reponse
- Travailler ensemble à la SRPJ ne me parait pas une bonne solution, les couples ne tiennent pas longtemps en général.
- C’est vrai admit marie, mais je n’ai pas envie de me retrouver dans une PJ de banlieue, j’en ai soupé au début de ma carrière et je ne veux pas recommencer.
- A paris, il existe des services de renseignements, d’investigations au près des autres services : justice, finances et autre. Ça te déplairait ?
- Je n’y ai jamais pensé, j’ai toujours voulut être sur le terrain, il faudrait voir de quoi il s’agit.
- Je connais bien la DRH du ministère, je peux lui demandes quelles sont les vacances de poste
- Ah oui tu la connais bien ? lui dit-elle d’un air suspicieux
Le visage de Lucas se fendit d’un sourire.
- On a usé les bancs de la fac de droit ensemble, c’était les années 80. Depuis elle s’est mariée et a 5 enfants, t’es rassurée sur l’état de mes relations avec elle ? !
- Ca nous servira à quoi que je sois à Paris si toi tu es toujours parti en enquête à droite et à gauche, je n’ai pas envie d’être seule dans une ville où je ne connais personne.
Décidément elle le poussait dans ses derniers retranchements.